Dimanche 18 novembre 2018

Miroirs d’Orient ! - 9 min

 

Programmation musicale

 

Camille Saint-Saëns
Samson et Dalila : Bacchanale
Deutsche Grammophon 2 531 331

 

Camille Saint-Saëns
Concerto pour piano n°5 en Fa maj op 103 (l'Egyptien) : Andante
Erato 190295634261

Egypte le Caire : Loueur de chameaux
Digiffects FX A8

 

Georges Bizet
Les adieux de l'hôtesse arabe
Harmonia Mundi HMC 901138

Maroc Ambiance Souk
Digiffects FX A12

 

Hector Berlioz
La Captive op 12
Virgin 5454222

Marché de Marrakech : Sur la place de Djemaa el Fna
Playa Sound 65993

 

Georges Bizet
Djamileh : Ouverture (Acte 1)
Dux Recording Producers DUX1412

 

Marguerite Taos Amrouche
Chant des gauleurs d'olives
Buda Records 82506-2

 

Félicien David
Le lever du Soleil
Naive Records V5405

 

Chaouqi Si Mohamed
Takadoum
Sakti Music 18704-2

 

Histoires de Musique - 18 novembre 2018
Miroirs d’Orient !.mp3
Fichier Audio MP3 9.3 MB

 

Victor HUGO -

 

1802 - 1885 -

 

La captive

 

Si je n'étais captive,
J'aimerais ce pays,
Et cette mer plaintive,
Et ces champs de maïs,
Et ces astres sans nombre,
Si le long du mur sombre
N'étincelait dans l'ombre
Le sabre des spahis.

 

Je ne suis point tartare
Pour qu'un eunuque noir
M'accorde ma guitare,
Me tienne mon miroir.
Bien loin de ces Sodomes,
Au pays dont nous sommes,
Avec les jeunes hommes
On peut parler le soir.

 

Pourtant j'aime une rive          Smyrne est une princesse

Où jamais des hivers              Avec son beau chapel ;
Le souffle froid n'arrive            L'heureux printemps sans cesse
Par les vitraux ouverts,           Répond à son appel,
L'été, la pluie est chaude,       Et, comme un riant groupe
L'insecte vert qui rôde            De fleurs dans une coupe,
Luit, vivante émeraude,          Dans ses mers se découpe
Sous les brins d'herbe verts.  Plus d'un frais archipel.

J'aime ces tours vermeilles,   Dans ce palais de fées,            J'aime de ces contrées
Ces drapeaux triomphants,    Mon coeur, plein de concerts,   Les doux parfums brûlants,
Ces maisons d'or, pareilles    Croit, aux voix étouffées            Sur les vitres dorées
A des jouets d'enfants ;         Qui viennent des déserts,          Les feuillages tremblants,
J'aime, pour mes pensées     Entendre les génies                  L'eau que la source épanche
Plus mollement bercées,      Mêler les harmonies                   Sous le palmier qui penche,
Ces tentes balancées          Des chansons infinies                 Et la cigogne blanche
Au dos des éléphants.         Qu'ils chantent dans les airs !     Sur les minarets blancs.

J'aime en un lit de mousses           Mais surtout, quand la brise
Dire un air espagnol,                      Me touche en voltigeant,
Quand mes compagnes douces,   La nuit j'aime être assise,
Du pied rasant le sol,                     Etre assise en songeant,
Légion vagabonde                          L'oeil sur la mer profonde,
Où le sourire abonde,                     Tandis que, pâle et blonde,
Font tournoyer leur ronde                La lune ouvre dans l'onde
Sous un rond parasol.                     Son éventail d'argent.

 

Benjamin-Constant,

l’Orient tapi dans l’ombre

 

  1879 - «Le Soir sur les terrasses»

Benjamin CONSTANT

 

Le Caïd marocain Tahamy (1883).

 

Photo Jean Lepage.

Musée d'Art et d'Histoire de la ville de Narbonne